Impacts des plantes exotiques envahissantes sur le fonctionnement du sol : évaluation et restauration
Contexte
Les espèces exotiques envahissantes représentent une menace pour la biodiversité à l’échelle mondiale. Le premier choix qui s’offre aux gestionnaires confrontés à la présence de plantes exotiques envahissantes sur leur territoire est d’agir ou de laisser faire. En effet, ne pas intervenir afin d’éviter la dispersion des propagules et de prioriser les interventions sur les secteurs à enjeux peut s’avérer parfois plus judicieux que de tenter de contrôler la population. Toutefois, ce choix de gestion (ou de non gestion) implique de mieux connaître les conséquences que cela engage, notamment en termes de fonctionnement de l’écosystème concerné.
Une autre décision à laquelle sont confrontés les gestionnaires est le choix de la technique de gestion. De plus en plus souvent, du fait de l’efficacité relative des méthodes traditionnelles ou de leurs limites (fauches répétées, arrachages, traitement chimique, …) ces derniers tentent des techniques issues du génie végétal afin de conjointement limiter le développement des plantes exotiques envahissantes cibles et de restaurer une communauté végétale compétitive. Si de nombreuses opérations de génie écologique ont été menées par les gestionnaires, elles n’ont été qu’exceptionnellement suivies dans la durée, et leur efficacité pour restaurer la diversité et le fonctionnement de l’écosystème n’a jamais été évaluée.
Objectifs
Ce projet a deux objectifs principaux:
(1) Caractériser l’écart en termes de fonctionnement du sol entre zones non envahies et zones envahies par trois modèles de plantes exotiques envahissantes allélopathiques : Impatiens glandulifera (thérophyte), Heracleum mantegazzianum (hémicryptophyte) et Reynoutria spp. (géophytes)
(2) Evaluer la persistance de ces effets dans le temps après des interventions de gestion mobilisant des techniques de génie écologique, en particulier dans le cas des renouées asiatiques.
Activités principales
Le fonctionnement des sols sera étudié au travers de 2 composantes :
1. les réseaux trophiques endogés, décrivant les flux de carbone organique au sein des communautés des organismes du sol. C’est un point majeur pour comprendre l’impact de la biodiversité du sol sur les cycles des nutriments et la dynamique du carbone organique.
2. la chimie du sol, permettant d’évaluer les effets de la renouée sur la disponibilité en éléments nutritifs du sol
D’un point de vue opérationnel, ce projet fournira une évaluation systémique et à long-terme des travaux de génie végétal mis en place par les gestionnaires pour limiter les impacts écologiques des renouées asiatiques et permettra d’évaluer le risque de la non-action ainsi que la pertinence du génie végétal pour le contrôle des plantes exotiques envahissantes et l’atténuation de leurs impacts.
Partenaires académiques
Fanny Dommanget (UMR LESSEM, INRAE Grenoble),
Matthieu Chauvat, Estelle Forey (UMR ECODIV, Univ. Rouen);
Nicolas Fanin (BIONUT Group, INRAE Bordeaux);
Amandine Erktan (Univ. Goettingen, Allemagne).
Partenaires non académiques
Office Français de la biodiversité (OFB), Syndicat de Rivières Brévenne Turdine (SYRIBT), Epage de la Bourbre.
Localisation
INRAE Grenoble
Financement
Office Français de la Biodiversité (24 mois)
Durée
2020 – 2022
Contact
Amandine Erktan, UMR Eco&Sols, IRD,