Soutenance de thèse - Saison 2024 (épisode 4)

 

Sylvain GERARD - 19 déc. 

Dynamiques spatiales et temporelles, de la diversité, des assemblages, et des populations de vers de terre en France métropolitaine

19/12, 14h, Amphi 2, Batiment 2bis, institut Agro Montpellier

 

Résumé
Les changements globaux d'origine anthropique provoquent un déclin marqué de la biodiversité, amorçant ce qui est considéré comme la sixième extinction de masse. Ce déclin est bien documenté pour les vertébrés, mais beaucoup moins pour les invertébrés du sol, en particulier les vers de terre, malgré leur rôle essentiel en tant qu'ingénieurs des écosystèmes. Ce manque d’attention semble lié à leur faible charisme et à une sous-évaluation de leur statut de conservation. Cette thèse vise à combler cette lacune en adoptant diverses approches.
Dans un premier temps, la thèse souligne le paradoxe de l’absence d’études de conservation sur les vers de terre, alors que leurs fonctions sont bien connues. Ce déficit est en partie attribuable à des métriques de caractérisation inadéquates et à une focalisation excessive sur les communautés aux échelles locales. Afin de remédier à cela, je présente des métriques de conservation appropriées et recommande d’élargir les échelles spatiales pour étudier les vers de terre. J'introduit également un jeu de données inédit basé sur le rééchantillonnage de 435 sites en France métropolitaine initialement étudiés dans les années 1960, offrant des données environnementales et un système taxonomique actualisé.
La thèse analyse ensuite les changements temporels dans les assemblages de vers de terre sur une période de 50 ans. Les résultats révèlent une homogénéisation taxonomique et fonctionnelle, avec une perte de diversité aux échelles régionales, bien que la diversité locale soit restée relativement stable. Les milieux humides sont les plus affectés. En identifiant les espèces qui bénéficient ou souffrent des changements globaux, la thèse montre que les gagnants sont des espèces communes, tandis que les perdants sont souvent des espèces endémiques. De plus, elle décrit un nouveau genre et quatre nouvelles espèces dans les zones de forte diversité en France.
Enfin, cette thèse mobilise plusieurs leviers pour intégrer les vers de terre dans les stratégies de conservation, en diversifiant les approches écologiques (de l’échelle des espèces aux assemblages), en enrichissant les données disponibles, et en combinant les approches basées sur les espèces et les traits fonctionnels. Elle met également en avant l'importance d'un effort taxonomique intensifié, contribuant ainsi à une meilleure prise en compte des vers de terre dans les démarches de conservation.

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